Tomi, reviens vite... extrait 20

« Les débuts à Clairpont pour Farzad furent très difficiles. Il n’avait pas encore retrouvé son épouse Jihane et leur fille. Il vivait alors avec un fort sentiment de culpabilité. Il s’en voulait de ne pas avoir su sauvegarder les siens, d’avoir survécu quand les autres étaient peut-être déjà morts.

La dislocation de sa famille avait beau s’être faite dans une situation totalement subie, il se sentait entièrement coupable. Pendant les trois années que la séparation dura, il passait son temps à refaire le film de son voyage, seul avec son fils, à concevoir ce qu’il aurait dû faire. Farzad vivait dans cette tension permanente, même des années après les retrouvailles avec sa femme et sa fille. Ce traumatisme était largement amplifié par le fait que partout où il passait, il était considéré par les locaux comme un moins que rien. » (p. 46)