Une critique, de « Tomi, reviens vite… », parue dans le journal « L’oie déchaînée »

Ce roman nous entraîne dans un quartier provincial défavorisé, où des personnes de tous les pays et de jeunes artistes ont vécu : qui étaient-ils véritablement ?

[…] Les chocs d’un monde cruel et le basculement qui accompagne la démolition de leur lieu de vie, se retrouvent dans cette œuvre où apparaissent les blessures et les ambivalences de chaque être. Véritable parcours ethnologique d’une population fascinante.

[…] Comment grandit le jeune Dominique, garçon mal dans sa peau et déchiré par cette obsédante présence de sa mère ?

[…] Il n'est pas dans mes habitudes d’ausculter l’histoire d’un roman. Si je l’ai fait ci-avant c'est que j'ai, moi aussi, subi sa séduction qui n'a rien à voir avec la littérature. Elle chatouille mes souvenirs et j'en suis irrité. Le réel, rappelons-le, n’est pas le vrai. Ce roman accrédite une vision faussée de notre vécu. La même qu’entretient l’homme pour sauvegarder ses nostalgies quand il relègue ses joies dans les paysages de l’enfance. Il n’existe pas un état idéal et primitif, pour mieux oublier la réalité qui nous attend. Dans un tel désir de fiction, la maîtrise de l’écriture romanesque serait alors essentielle.

[…] Craignons que chaque personnage, sous leur éclairage tragique, n’entérine une conception séculaire de notre destin. Est-ce que le rôle de la fiction romanesque n’est pas justement de dépasser le vécu pour que le lecteur ait la jouissance de l’imaginaire ?

L’oie déchaînée, P. J., 13 novembre 2019