Tomi, reviens vite... extrait 8

« Luiza, on l’appelait enfant, "la petite folle". Les gens pensaient pour trouver des excuses qu’elle n’avait pas eu une éducation normale. Avoir les cheveux longs en 1970 et ne regarder que les garçons, c’était pourtant une enfance normale pour elle qui avait grandi plus vite que la ville de Brasilia. Sa mère était originaire de Rio. À l’école, elle était bonne élève et ne posait aucun souci à ses professeurs. Le soir, quand sa mère rentrait de son travail, Luiza avait l’habitude de lui poser ses chaussures à talons sur la table. "Ça porte malheur !" Elle enfilait ensuite les chaussures, surtout celles dorées avec lanières et elle faisait le pitre en disant que du haut des talons, elle voyait la mer. Alors, sa mère riait. Elle riait comme on rit quand on a de la peur. C’était, à ces moments, la vie encore insouciante de Luiza. » (p. 22)